Le podcast en résumé
“Le temps est le bien le plus précieux qu’on a sur Terre” : voilà le mantra de Didier Fleury, qui a pu être DSI de transition pour de nombreuses entreprises au cours de sa carrière.
Or, le temps, c’est ce qui semble manquer à plus d’une DSI pour gérer tout : le run quotidien, le build, les projets de plus grande envergure, le support interne, l’innovation… Sans compter que le temps, dans l’entreprise, c’est aussi de l’argent !
Dans cet épisode de CIO Révolution, Didier nous explique combien il est paradoxal que la DSI ne fonctionne pas sur le même rythme que le reste de l’organisation. Tandis que les équipes IT se structurent sur des sprints plutôt courts, le reste de l’entreprise demeure sur un rythme trimestriel. Pas étonnant que l’alignement entre métiers et IT soit aussi compliqué !
Pour pallier ce souci, Didier a un parti pris : celui du quarter plan, qui vise à planifier les projets et le run sur un trimestre avec les métiers, pour tuer la réunionite, améliorer la délivrabilité des projets et sortir (enfin !) du mode “best effort”.
Quelles différences entre quarter plan et PI Planning SAFe ? Comment structurer le build et le run avec cette méthodologie ? Comment qualifier les demandes entrantes avec le quarter plan ? Comment embarquer toutes les parties prenantes dans cette nouvelle manière de collaborer ?
Toutes ces questions, Didier y répond avec passion et pragmatisme, pour vous inspirer à vous aussi aligner la DSI sur les fonctions qu’elle sert au quotidien.
Bonne écoute de cet épisode 96 de CIO Révolution !
Avec Didier, on a parlé :
👉 Du problème majeur des DSI : le fait de ne pas être aligné sur le temps de l’entreprise - et des conséquences néfastes de ce manque d’alignement temporel sur l’efficacité de l’organisation.
👉 Du rythme de planification trimestriel, et de ses bénéfices en termes d’efficience, de budget, mais aussi de posture du DSI dans l’organisation.
👉 De comment structurer le build et le run en fonction d’un quarter plan, pour mieux anticiper tous les projets, du plus grand au plus petit.
👉 Du marketing de la DSI - ou comment arrêter de ne communiquer que sur les projets qui échouent, et communiquer enfin sur “les trains qui arrivent à l’heure”.
👉 De la nécessité absolue de descendre sur le terrain, auprès des utilisateurs finaux des applications, pour mieux aligner la DSI avec ses clients internes : les différentes fonctions de l’entreprise.
Timeline épisode
00:30 : Présentation Didier
01:36 : Les DSI ne fonctionnent pas sur le même rythme que le reste de l’organisation
05:56 : Le quarter plan et le rythme de delivery qui fonctionne selon Didier
13:48 : Comment Didier a adapté la théorie du PI Planning SAFe
18:36 : Comment Didier structure le build et le run
22:30 : L’importance d’expliquer les règles du jeu à tout le monde - ou l’art de la communication
27:10 : Comment fonctionne la qualification des demandes dans le système de Didier ?
31:02 : La nécessité de mettre en place les bons outils de gouvernance
35:23 : Tant qu’on fait du build, tout doit être géré en mode projet
41:15 : Comment mieux communiquer sur la valeur réelle apportée par la DSI
45:30 : De l’importance d’aller voir l’utilisateur final sur le terrain
47:02 : Le SI et son support doivent s’aligner sur les fonctions de l’entreprise qu’ils servent
53:03 : Le regard de Didier sur la nouvelle génération de DSI
57:00 : Le temps est le bien le plus précieux qu’on a sur Terre - pas les euros
Citations de l’épisode
🎙️”Les DSI sont rarement alignées sur le temps de l’entreprise. Les activités agiles ou le build sont souvent sur des rythmes de deux ou trois semaines, avec une visibilité assez peu profonde. Alors que, par exemple, les directions commerciales bossent au moins au trimestre, au semestre, à l’année, et sur l’exercice fiscal de l’entreprise. Avoir plusieurs rythmes dans l’entreprise, c’est bien, ça peut le faire sur certains projets - mais ça ne doit pas être la règle. Donc il faut reprendre la main et son souffle sur le temps.”
🎙️”Le fait de mieux maîtriser le temps, de mieux l’annoncer, ça permet de mieux anticiper et d’être beaucoup plus transparent devant les métiers - plutôt que de les mettre devant le fait accompli en disant : “finalement, demain on ne va pas te livrer comme c’était prévu”.”
🎙️”J’impose une semaine de “tampon” entre les sprints : c’est là où on va avoir la majorité des moments de réflexion et de planification. Et pendant les trois autres semaines du mois, la réunionite est minimum. Les réunions pour qualifier les demandes ont lieu toutes les trois semaines pendant cette semaine “tampon”. Et la réunion du trimestre va avoir un périmètre un peu plus profond, avec un feedback sur les trois mois qui viennent de s’écouler.”
🎙️”Parfois, quand tu descends sur le terrain et que tu vois les gens travailler avec l’application que tu leur as délivrée, tu as un peu honte. Tu t’aperçois qu’ils font du copier-coller, qu’ils ont des post-it à côté de ton appli… c’est édifiant ce qu’on peut voir quand on va vraiment voir les utilisateurs, les gens qui se servent vraiment des applications. J’encourage tous les DSI à aller voir les utilisateurs, les vrais - pas seulement les directeurs de leur niveau ou les N-1 ou les AMOA, mais les vrais gens.”
🎙️”Il y a un moment où tout doit être projet - avec un début, une fin, des actions, des interlocuteurs. Il faut structurer le contexte. Il n’y a pas grand chose qu’on fasse qui n’ait pas un début et une fin.”
🎙️“Ton reporting, c’est un outil marketing aussi. Quand tu es DSI, on te parle des trains qui n’arrivent jamais à l’heure. Mais il faut aussi parler des trains qui arrivent à l’heure. Il faut aussi dire que 80 ou 90 % de ce qu’on fait est délivré en temps, en heure, et dans le budget.”
A propos de notre invité :
Didier est manager de transition depuis 2008 et, depuis plus récemment, consultant. Il a notamment pu travailler dans des entreprises comme la MACIF, Carsup, Evanta ou encore FINALCAD.
