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Votre SI est en crise ? J’arrive ! Regard d’une DSI de transition sur les transformations

 Aujourd’hui il faudrait deux DSI ! Vu la rapidité avec laquelle le monde avance, il en faut un qui s'occupe de faire tourner la boutique et un autre qui s'occupe de la projection et du pilotage de la transformation

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Le podcast en résumé

Pourquoi un SI ne bouge plus ? Directions générales, apprenez des crises…des autres en écoutant Catherine Meyer partager les différents facteurs de crises d’une DSI et les leviers pour dénouer les situations bloquées.  Elle répond aux questions de Bertran Ruiz CEO d’AirSaas pour le podcast CIO Révolution en partenariat avec Infortive qui anime la a première communauté de DSI de transition IT en France…Vous ne serez pas vaccinés contre toutes les prochaines crises de votre IT…Mais qui sait,  peut-être, que grâce à cette piqûre de rappel, vous pourrez éviter un grippage de votre informatique !

Depuis 10 ans, Catherine Meyer s’est mise à son compte pour faire des missions qui l’intéressent. C'est-à-dire, redresser des situations complexes ! Elle alterne des postes de CIO de transition et VP transformation.  En général, elle arrive dans des missions ou le système d’information est bloqué et il y a une crise.

Atypique, elle fait un métier d’ingénieur et a commencé par une école de commerce dans le marketing !  Elle a commencé côté métier dans la marine marchande dans un service marketing où elle pilotait côté MOA la refonte des SI commerciaux. 

En voulant changer de secteur, elle s'est intéressée au SI et ne l’a jamais quitté !  Elle a ensuite passé plus de 10 ans chez IBM, direction de BU, puis pilotage de la transformation des modes de production de services. Elle a un véritable ADN business versus tech.

 

1. Les raisons d’une crise au sein de la DSI ?

Une absence de vision globale

 En général quand j’arrive on a une situation de crise. On n’arrive plus à déployer les différents systèmes innovants qu’on veut déployer. Et globalement à la DG on se dit “qu’est-ce qui se passe” et on a tendance systématiquement à se retourner vers l’informatique.

Or la raison est multiple. Souvent on a effectivement un manque de vision sur l’évolutivité globale du SI. Et on pense que changer un petit bout, voire un gros, ça va résoudre le problème. On ne regarde pas l’ensemble de la problématique. C’est comme un docteur qui se base pour soigner son patient sur un seul symptôme et pas sur l’ensemble.” 

Clairement ce premier point est l’un symptôme général remontés par les DSI.

Une mauvaise utilisation des ressources métiers

Autre point qui, pour notre experte, est systématique: on organise de moins en moins bien les relations avec les métiers. Selon Catherine on était plus attentif à bien cadrer les besoins avec les métiers auparavant. 

“Aujourd’hui on pense qu’en mettant agile et un tampon scrum sur la démarche on va bien cadrer les métiers. Je pense que c’est une grosse illusion. Il y a une méconnaissance des méthodes agiles” 

Très justement elle souligne le problème de la ressource critique :  

Lorsqu’on a besoin des métiers pour un temps relativement conséquent, on a besoin des meilleurs qui ont du recul sur les processus clés, et ceux-là sont indispensables pour faire tourner la boîte. Or très peu d’entreprises savent les doublonner un tout petit peu à l’avance pour les mobiliser à 50% sur le cœur des processus métiers et à 50% sur les projets de transformation conséquents. On a plus réellement de MOA dans beaucoup d’entreprises, ça pose un vrai problème de cadrage.

On passe après un CDIO qui a tout promis sans tenir compte du legacy et de l’architecture

“On passe souvent derrière un CDIO, ces personnes-là ne sont pas forcément des DSI et ont souvent sous estimé par méconnaissance le challenge à mener.  Ils avaient une vision périphérique des SI vouée à  faire que de l'agile…Certains ont promis monts et merveilles…Ça dure deux ans, ça marche de moins en moins bien parce que plus tu connectes sur des surcouches moins ça marche. Les programmes qui soi-disant se font en 6 mois, ne délivrent toujours pas au bout de deux ans,  il n’y a rien qui a atterri…Au final cela a encore plus fragilisé la confiance du comex et des profils IT internes…”

Un sous investissement chronique

À force de vision court termiste, on n’a pas assez investi dans la modernisation de l'architecture du SI pour arriver à des standards d’intégration et d'expériences qu’on connaît en tant que consommateurs et qu’on aimerait connaître en mode BtoB “On s’attend tous en tant que particulier à avoir le même service que sur Amazon !” 

On ajoute des briques, des couches, mais on n'a pas assez investi sur les cœurs regrette  Catherine qui nous rappelle qu’à l’époque des gros systèmes complexes, on avait l’habitude de faire des couches de fronts pour ne pas avoir à changer le cœur de systèmes…On a “surcouché” des applications critiques. À force, on perd la vision des processus dans leur ensemble. Et ces habillages successifs ne permettent pas de réellement “agiliser” les systèmes pour être en phase avec les besoins, avec un parcours data bien identifié et flexible.

Catherine souligne en outre à quel point la succession d’incertitudes, ce monde “VICA”(volatile incertain complexe et ambigu),  désormais si présent nécessite encore plus que les entreprises aient des ERP agiles…Aller du monde d’avant-hier au monde d’aujourd’hui est un vrai challenge. Mon travail c’est de simplifier tout ce qu’on peut,  d’essayer de nettoyer au mieux pour pouvoir ensuite transitionner vers des outils plus modernes. Cette reconception, c’est une reconception des processus de l’entreprise pour les agiliser”. 

La résistance des organisations

“Il y a une volonté de bouger mais une sous-estimation de l’effort et des investissements que cela nécessite. Et une incapacité à prendre des risques majeurs. Toutes les entreprises ont des roadmap mais dès qu’on touche l’ERP, ça freine.”  

Au niveau des freins à la transformation, Catherine pointe également un autre frein majeur au-delà de la technologie.

”Il y a une deuxième dimension qui freine les entreprises  dans cette démarche de refondation et de modernisation. Ce sont les gens en place, qui ont déjà vécu des gros programmes ERP et ne veulent pas recommencer une deuxième fois ! Facteur aggravant, la pyramide des âges des entreprises ne permet pas encore aux jeunes de prendre les commandes pour faire pencher la balance vers une innovation architecturale durable”. 

Enfin notre DSI de transition se prête à une comparaison de la concurrence mondiale sur l’innovation et de la prise de risques en Europe versus aux Etats unis et en Asie. Elle partage une conviction personnelle : 

 “On est en Europe enclavée entre deux mondes qui marchent sans nous ! On a un vrai challenge pour laisser un héritage à nos enfants de se bouger pour transformer réellement l’entreprise au sens large. Car évidemment aujourd’hui la transformation de l'entreprise se base sur la transformation des SI. La productivité se base sur les outils qu’on donne aux collaborateurs de l’entreprise. En Europe on a un vrai problème de survie des entreprises !”

 2. Comment réussir une transition après le départ d’un DSI ? 

Un DSI patron de BU qui amène des solutions 

Pourquoi un DSI ne délivre pas ?  Catherine partage le contexte d’une mission de transition après le départ d’un DSI. Elle passe derrière des gens, dans des cas différents les CDIO et les CIO qui “ont claqué la porte faute de moyens”. 

Quand on fait la transition on arrive dans une situation ou c’est une impasse. Donc on est obligé d’écouter un minimum sinon ça ne fait que s'aggraver.” De plus, expérience des chantiers de transformation aidante, Catherine a plus de recul sur ce qu’elle peut conserver, ce qu’elle peut agiliser, sur la création d’une roadmap qui tient la route en fonction du budget qu’on peut y mettre  et des contraintes de la vie de tous les jours d'une entreprise.

S’appuyer sur son réseau et la politique des petits pas…Autre avantage de l'expérience soulignée par Catherine, son réseau. Ce “network” qui lui permet d’aller chercher les bonnes personnes en fonction du contexte. D’embarquer des profils rares comme celui d’architecte avec une expérience soutenue. 

En adepte de la politique des petits pas, elle propose aux parties prenantes, à la fois une vision concrète et surtout bien phasée de la transformation d’organisation projetée.

“La confiance se fait parce qu’on montre qu’on avance, parce qu’on fédère les équipes. C’est-à-dire qu’on arrête de taper sur les gens en disant “il n’y a qu'à, il  faut qu’on” ! Sors tel truc, alors que c’est l'Himalaya. On remet les choses au clair, on partage le travail,  on le pilote, au plus proche des équipes et du métier”.

Plaidoyer pour un vrai binôme “DSI stratège + DSI opérationnel”

“Aujourd’hui il faudrait deux DSI ! Vu la rapidité avec laquelle le monde avance,  il en faut un qui s'occupe de faire tourner la boutique et un autre qui s'occupe de la projection et du pilotage de la transformation ”.  

Le regard de Catherine est implacable, elle estime que le poste de DSI est un poste très compliqué, sans cesse dans une position d’équilibriste,  à la recherche d’un compromis entre d’un côté : la projection, le build, la politique, les comex et de l’autre : les opérations, la sécurité, le run, les coproj, copil, le delivery…  Dans le cadre de ses missions de transition Catherine milite pour cette répartition des rôles dans ce binôme composé d’un DSI plus penché sur la stratégie et la transformation, “backupé” par un DSI focalisé sur l’opérationnel, le quotidien. 

Savoir dire “oui, et…” 

De sa formation en marketing Catherine Meyer se rappelle qu’on ne dit jamais non à un client ! Elle s’emploie donc à dire à ses directions générales : “Oui, et …! ”. Forte de son expérience dans les pays anglo-saxons, elle a en effet changé de paradigme. “En bonne française, avant, on me donnait un budget et un objectif et j’essayais de faire fiter les deux”. Aujourd’hui Catherine n’accepte pas la mission “par défaut”. Avec l'expérience, elle nous confie qu’elle revalide les objectifs qui ont bougé,  retaille les attentes, regarde ce qu’elle pourrait vraiment faire avec quelles équipes puis elle rend la situation très claire et très logique auprès des directions générales à qui on n’a pas forcément osé décrire les choses. Les budgets sont alors différents. En quelque sorte, elle évalue la capacité de l’entreprise à se transformer. 

Tout cela revalorise le “D” dans le titre de  DSI !  Une des convictions portée par la communauté des Pros de La Transfo. Le DSI est le pivot des transformations, véritable directeur général adjoint potentiel, voire CEO :-).

En résumé, on peut souligner que le statut de DSI de transition a permis à Catherine de plus facilement : 

  • Reposer les paradigmes et contraintes à la direction générale qui a souvent un focus plus commercial que tech 
  • Ne pas se laisser embarquer dans la fausse promesse, “pour faire plaisir”. 
  • Parler d’égal à égal avec des directions générales et membres du Comex.

3. Formation, mentorat, comment fabrique-t-on le “DSI de demain"? 

L’environnement économique interconnecté a fait évoluer les attentes des entreprises vis-à-vis de sa DSI. Catherine et Bertan ont échangé sur des leviers pragmatiques et un peu hors cadre pour faire monter en compétences les CIO actuels et ceux de demain dont les entreprises ont tant besoin !

Se former en interne grâce aux mentorat avec un DSI de transition 

À la fin de l’épisode,  pensant à la jeune génération, Catherine partage une conviction forte sur l’enjeu de la formation des jeunes. Elle croit au mentorat ! Elle en a bénéficié et a à cœur de nous transmettre cette bonne pratique.

 

“Je pense que des binômes avec des gens qui ne sont pas encore matures, mais qui peuvent grandir en maturité très vite, s’ils sont encadrés, dans le sens coachés permettent de  faire grandir des gens beaucoup plus vite et on en a besoin ! Mettre quelqu'un qui est un peu juste dans ses bottes avec un manager de transition à deux jours par semaine, c’est un bon compromis !“.

Elle formule un regret : ”On n’a pas assez de jeunes aux postes de directions. !  Et il faut savoir créer des bons binômes juniors/séniors”

En conclusion de cette partie formation, Catherine souligne qu’il faut aussi savoir prendre un peu de risques calculés et structurés pour pousser des jeunes en avant qui eux amèneront toute cette vision de fluidité, de nouvelles technologies, etc. Et qui pourront faire un bon binôme avec des gens plus seniors. 

“Les binômes, pensez-y ! Ça peut faire démarrer une carrière de quelqu’un en interne qui n’a pas encore les épaules mais qui peut les acquérir très vite.” 

Se former autrement, entre pairs DSI/CIO 

Catherine nous rappelle enfin qu’Infortive Transition propose un parcours de formation atypique en partenariat avec l’école CentraleSupélec Exed. Celui-ci est conçu spécifiquement à destination des décideurs du numérique (DSI/CIO) et fondé sur les meilleures pratiques et les retours d’expérience de DSI de terrain.  “Cela permet aussi d’aller former vos potentiels DSI/CIO en devenir” nous confirme Catherine. Le programme de la formation est alléchant, allez y jeter un clic de la part du Podcast 🙂. 

Et, pour clore cette (micro) séquence de promotion assumée, on vous rappelle que le podcast CIO Révolution, ce sont plus de 70 épisodes en deux ans qui ont été enregistrés ! Ils forment un corpus d’expertise de premier plan pour monter en compétences !  

Conclusions 

Vous l’avez compris, Catherine arrive à remonter des situations complexes en contournant des écueils grâce à son expérience, sa posture, sa vision et son réseau. Forte de plusieurs doubles cultures, anglo-saxonne et française, marketing et tech. Elle porte un regard singulier sur l’évolution de nos métiers et entreprises. De plus, son message final en faveur de plus de mixité intergénérationnelle et de mentorat est super rare dans un monde professionnel parfois trop porté sur l’individualisme. Un épisode fluide à partager sans modération à tous les passionnés du  management de SI, de transition et de transformation. 50 minutes bien investies,  qui passent trop vite !

Profil express

Depuis plus de 25 ans Catherine pilote des transformations de groupes du CAC40. 10 ans au sein d'IBM Services et Outsourcing lui ont permis d'acquérir une parfaite maîtrise de la gestion des SI, suivie par une activité de conseil auprès de PME-ETI Françaises en croissance. Trilingue Français, Anglais, Allemand. Ses missions types : VP transformation, DSI, COO, CTO, avec rapidité et maîtrise des budgets (SAP S4/HANA, SAPByDesign, SalesForce,...).

Certifiée program management executive.

Références : Mobivia, Michelin, Bouygues, Cassous, Daregal, Nestlé, HRAccess, Fidelity Investment, Jansen-Cilag, Galerie La Fayette, Total, Suez Lyonnaise des Eaux, EDF, Orange, BNPP, Axa, CMA-CGM

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Bertran Ruiz
CEO AirSaas

CIO Révolution : Le podcast des DSI modernes

Le podcast pour comprendre comme le métier de DSI est en train de changer. D'un métier technique à un métier orienté business, le DSI est la clef de la transformation de nos entreprises.

Chaque semaine, Bertran ruiz discute avec les CIO et DSI qui se livrent, et vous partagent leurs expériences. Un condensé de savoir et d'apprentissage.

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